Ma photo, surtout mon cheminement

Princess
La caméra
La caméra moderne intègre maintenant, la capture, le développement et le post traitement de nos photos. Oui, les machines, comme celles que l'on voyait chez Jean-Coutu pour développer nos négatifs, ne sont plus nécessaires, tout ça grâce à la capture de la lumière directement en mode numérique.
On estime à plus d'un milliard le nombre de photos qui sont prises à chaque jour. La très grande majorité de ceux-ci sont traités de façon identique à ce que l'on faisait à l'époque de l'argentique, avec un développement pratiquement universelle et unique de toutes photos, plus une touche "personnelle" plus ou moins importante de chaque fabricant de caméra et/ou de logiciel de traitement.
Je fais beaucoup de photo de fleurs, et j'ai remarqué que ce traitement universel ne faisait pas l'affaire ou devrais-je dire ne faisait pas mon affaire. J'ai donc entrepris de trouvé pourquoi.
Malheureusement, aller dans le détail prendrait beaucoup plus de temps que celui qui m'est imparti. Alors, je vous propose la version brute de ma photo telle qu'enregistré sur la carte mémoire de nos appareils.

Oui, noir et blanc, chaque photosite d'un capteur a pour fonction de "compter" le nombre de photons qui l'on atteint. L'info couleur s'obtient à l'aide une matrice de filtres colorés qui est placé directement sur le capteur par groupe de 4, un filtre rouge, deux verts et un bleu, ce groupe de filtres est répété sur toute la surface du capteur. D'ou le nom de matrice des filtres colorés. (Color Filter Array ou CFA)
L'écran
En comparaison de ce que nos caméras sont capables de capturer en termes de couleurs et de luminance (stops). Nos écrans font, en général, figure d'enfants pauvres du monde de la couleur. Même si la situation s'améliore, mondialement et sur la toile en particulier, en est encore très limité. Sur le plan couleurs, un écran standard peut nous montrer environ le tiers de ce qu'une caméra est capable de capturer. Sur le plan lumière, un écran standard peut nous présenter entre 7 et 10 stops selon le standard utilisé pour l'étalonnage de celui-ci.
L'image suivante montre une représentation des couleurs de mon image brute en 3D dans l'espace couleur CIELAB*, les points de couleur versus l'espace couleur sRVB, le volume solide et un peu plus bas, les couleurs de mon image versus l'espace couleur d'un papier de grande qualité.

Image Raw avec sRVB

Image Raw avec Photo Rag Baryta 315 gsm
Perso, j'évite les papiers contenant des agents de blanchiment, ce sont généralement des papiers de moindre qualité à mon humble avis, sans compter qu'il confère au papier une teinte légèrement bleutés. Comme ces agents n'ont d'effet qu'en présence de rayonnement ultraviolet et que ces derniers affecte substantiellement la durée de vie de nos tirages, alors je ne vois vraiment pas l'intérêt.
Le processus traditionnel, dit colorimétrique, fait en sorte de déplacer ces points de couleurs qui sont à l'extérieur du volume, jusqu'à la surface du grillage représentant les couleurs possible avec ce papier.
On nous propose aussi un processus dit perceptuel qui est plus sophistiqué, mais qui se fait en sacrifiant un peu de rigueur question colorimétrique.
C'est le prêt à porter du monde de la couleur, et dans la majorité des cas, c'est très bien, disons un B+ peut-être. Mais on peut faire mieux.
L'imprimante et ses encres
Les imprimantes modernes de qualité photo offrent pratiquement tous un nombre de couleurs ou cartouches supérieur à la traditionnelle série de 4 rencontrées dans l'industrie de l'impression. Elles offrent aussi un pilote de 16 bits.
Un fichier jpeg à nécessairement seulement 8 bit par couleur et malheureusement cela ouvre la porte à la création d'artefacts. Si vous imprimez vous-même, préférer de loin un fichier 16 bit pour l'impression et le pilote qui va avec il va sans dire.
La gestion des couleurs
Essentiellement, on a copié ce qui se fait à l'ONU, plutôt que d'avoir à traduire les documents dans la langue de chaque état membre, on a choisi de traduire dans une langue universelle.
Je ne vais pas discuter de ce sujet ici, car on ne serait pas sortie de l'auberge. Sauf pour dire que la conversion des couleurs de l'espace d'origine est toujours converti à l'espace universelle (CIEXYZ ou CIELAB) et de là, à l'espace couleur de destination, que ce soit celui d'un écran ou encore d'une combinaison imprimante, encres et papier par exemple. Tout ceci se réalise à l'aide de profils ICC, ce sont eux qui font office de traducteurs.
La qualité de ces "traductions" peu varier de très simple, d'adapté perceptuellement, mais non personnalisé et d'adapté perceptuellement et personnalisé en fonction du gamut de l'image et du gamut de la destination. C'est ce que j'appelle le sur mesure de la gestion de couleur et je ne connais malheureusement pas de boutique où l'on pratique cette dernière approche. J'utilise presque exclusivement cette approche pour tous mes propres tirages.
La qualité de ces "traductions" peu varier de très simple, d'adapté perceptuellement, mais non personnalisé et d'adapté perceptuellement et personnalisé en fonction du gamut de l'image et du gamut de la destination. C'est ce que j'appelle le sur mesure de la gestion de couleur et je ne connais malheureusement pas de boutique où l'on pratique cette dernière approche. J'utilise presque exclusivement cette approche pour tous mes propres tirages.
Conclusion
Après de nombreuses années à photographier des fleurs, j'ai remarqué que c'était extrêmement difficile d'arriver à un résultat satisfaisant, du moins pour moi. J'ai commencé à voir plein de défauts qui semblaient tous reliés à des scènes comportant des couleurs et/ou une luminosité disons très intense.
Après de nombreuses recherches, je fais maintenant ce que j'appelle du sur mesure pour chaque image et ça, de la capture jusqu'à l'impression, en passant par le développement bien sûr.
Mes images ne se démarquent pas toujours sur le plan artistique, bien évidemment, mais maintenant, elles se démarquent presque toujours sur le plan technique.